mercredi, décembre 16, 2015

West Highland Way - Debrief

Voici quelques liens du voyage. Je vais faire bref pour que ce ne soit pas ennuyeux.
J'ai d'abord trouvé où aller sur ce site avant de choisir la WHW. Je ne connaissais pas cette randonnée avant mais je savais que l'Ecosse était mon point de chute. Il y a de nombreuses marches et à vous de choisir.
La WHW :
http://www.west-highland-way.co.uk/home.asp
Ensuite je me suis procuré une carte sur amazon. Pas besoin d'un bouquin ou quoi que ce soit. La carte fait son affaire. A moins que vous vouliez vraiment en savoir plus sur la WHW. Ceci dit je trouve le bouquin trop lourd.
Pour les Bruxellois il y a le magasin « l'anticyclone des Açores » qui ont les cartes Harvey. Plus pratique et ça permet de voir ce que ça donne.
Avant de partir je me suis bien sur un peu préparé physiquement et j'ai fait mon sac à dos. Je pense que c'est une randonnée accessible à bon nombre de personnes mais éprouvante si le temps n'est pas de la partie. Il y a des montées mais ce n'est pas l'Everest.
Pour le sac à dos voici une photo. Le sac de couchage a été changé avant le départ. C'est un Deuter qui a pris la place du Husky. Pour la nourriture, j'ai pris 2 repas déshydraté Decathlon. Trois sachets de pâtes Knorr. Du saucisson, des fruits secs, 3 barres Isostar, des snickers. Sachet de thé pour le petit dej' et des sachets de céréales p'tit dejeuner. J'ai acheté du pain sur place, manger une fois au resto et acheter des snickers sur place. On peut acheter pas mal de bouffe sur le chemin. C'est peut être un peu plus cher mais si vous ne voulez pas vous encombrez.

J'ai dormi le deuxième jour à l'auberge de jeunesse. Voici l'adresse.
Troisième nuit à Beinglass farm.
Quatrième nuit au Pine trees.
Cinquième nuit au Kingshouse hôtel.
Sixième et dernière nuit.
Voilà à peu près les infos. J'ai d'autres choses en tête mais je ne peux pas tout mettre. Il y a quand même une bonne partie de l'aventure à découvrir soi même.
Enfin, voici les photos de ma randonnée.

J'espère que vous avez appréciez la lecture de mon voyage. J'espère également que je vous ai donné l'envie de partir. En tout cas moi j'y retournerai !
A bientôt !






mardi, décembre 15, 2015

West Highland Way - Jour 7

18 mai 2015
Kinlochleven – Fort William 24,5km
« Congratulation ! »

Je me lève assez tôt. La marche d'aujourd'hui est assez longue et je ne sais pas si j'aurai un train en fin d'aprem. Je fais mon paquetage et je passe par le bar de l'hôtel pour prendre deux trois barres snickers. J'aperçois Vincent et Mélanie qui prennent leur petit déjeuner. Je les salut et leur souhaite une bonne journée.
C'est parti. Petite montée gentille dans la forêt. Il pleut légèrement mais sans que ce soit désagréable. Je croise les randonneurs habituels. On discute un peu.

Une fois arrivé en haut, le chemin est relativement plat. Il est à flanc de montagne et c'est assez joli. On passe par une maison en ruine où tout le monde s'arrête.
Le temps se dégage. Grand soleil. J'enlève mon poncho et j'apprécie encore plus le parcours.
J'ai fort mal aux pieds. Plus particulièrement le droit. Bien plus tard, une fois rentré en Belgique, j'apprendrai que j'ai une tendinite. L'arrière de ma chaussure a frotté mon talon ce qui a gêné mon tendon. C'est arrivé depuis le deuxième jour de la marche. J'ai souffert pendant 6 jours. Depuis, j'ai remarché en montagne et je n'ai pas eu de souci. Mon pied s'est moulé à ma chaussure. Ou l'inverse... Malgré ça je sifflote. Je chante du Keren Ann, Gun's and roses, les 7 nains...

Le chemin est vraiment magnifique. Je passe une barrière vers midi où quelques randonneurs prennent leur déjeuner. Certains ont des thermos avec, j'imagine, un bon repas bien chaud. Je ne reste pas ici et je mangerai plus tard, plus loin sur la route.
Un peu après mon déjeuner, je croise Nicky qui semble allez bien. Je tombe également sur un panneau qui explique quelques exploits passés dans la région. Une bataille entre Ecossais. L'illustration montre deux gaillards en kilt marchant dans la neige. J'imagine un moment comment ils ont pu vivre dans ces conditions. C'est assez extraordinaire.
J'arrive à un petit col où l'on aperçoit au loin Ben Nevis, le plus haut sommet d'Angleterre. Je le regarde. L'observe. Ses flancs sont enneigés et des nuages épais couvrent son sommet. C'est majestueux. La visibilité est assez courte car les nuages le recouvrent vite. Je m'étais réservé un jour pour le monter mais je renonce à l'idée de me faire encore mal (presque 1000 mètres de dénivelé). De plus je ne suis pas équipé pour. Il y a un centre au pied du mont qui prévient les randonneurs des risques pour l'ascension. Il y a eu de nombreux morts. Je passe mon tour.
Une des dernières portions du chemin passe par une très jolie forêt de pin. C'est magique. J'en profite.
La fin du parcours est sur une large route forestière goudronnée. C'est un de mes moments les plus insupportables malgré la fin du trail. Le plat de la route ne convient pas à mes pieds fatigués. Je suis obligé de m'arrêter toute les demis heures . J'essaye de ne plus y penser.
J'arrive enfin aux abords de Fort William. Je longe la route et rentre en ville. Je croise les deux allemands et je le félicite. Ils ont fini le trail ! Ils m'indiquent que ce n'est plus très loin et que je ne dois pas me tromper car il y a une « fausse fin ». C'est l'ancien terminus de la randonnée qui est un peu avant. De nombreuses personnes se sont déjà arrêtées là pensant que c'était la fin. Je salue les deux randonneurs et je termine ma route.
Je rentre plus dans la ville. Il y a une allée avec au fond le fin du chemin. J'arrive sur cette petite place où un banc avec une statue dessus signal la fin ! Au sol, une ligne marque le passage de la West Highland Way ! Je l'ai fait. Je suis heureux, content, joyeux. J'aperçois quelques randonneurs qui se félicitent. Je ne croise aucun de ceux que j'ai côtoyé pendant cette semaine. Je prends une photo sur le banc. C'est de rigueur. Enfin, arrivent Vincent et Mélanie. Félicitations ! Ils repartent car ils vont camper pour aller sur l'île de Skye le lendemain. On se dit au revoir et on prendra contact plus tard.
Je pense à ma copine. Petit texto « c'est fait ! ».

En rentrant en ville je m'étais arrêté à la gare pour les horaires. J'ai encore un peu de temps et je me pose dans un restaurant au coin de la place de l'arrivée. Je me mange une assiette de ribs barbecue avec frites et coca. J'aperçois les randonneurs qui arrivent au compte goutte sur la place.
Je prends le train pour Glasgow. Je suis épuisé mais heureux. Je n'ai qu'une envie c'est de la refaire. C'est expérience enrichissante. Moi qui pensais être seul, finalement je me suis retrouvé entouré. Je remercie tous ces randonneurs avec qui j'ai partagé d'agréables moments. J'ai la tête remplie de magnifiques souvenirs. A bientôt sur d'autres chemins.

lundi, décembre 14, 2015

West Highland Way - Jour 6

17 mai 2015
Kingshouse – Kinlochleven 14km
« Oreilles de cochon. »
La nuit a été bonne. J'ai récupéré et le moral est remonté. J'ai eu un peu chaud mais je ne peux vraiment pas me plaindre.
La journée commence par une pente douce. On peut apercevoir au loin de gros nuages menaçants. Ils sont bien lourds et un voile gris qui annonce la pluie, peut être même de la grêle, couvre le fond de la vallée. Les masses noires descendent d'entre les montagnes et je vais sûrement me les prendre dans la tronche. J'accélère gentiment pour essayer d'arriver à la prochaine montée, ainsi je pourrais peut être atteindre le col avant la pluie. Mais je rêve un peu...
J'arrive au pied de la montée. Je fais une pause pipi et snickers. Il y a pas mal de monde qui passe. J'entame l'ascension. La pluie a commencé à tomber. Elle est très légère mais continue. Plus on grimpe et plus le col se précise. Une brume couvre le sommet. De nombreux randonneurs montent plus vite que moi. Ils n'ont pas 17kg sur le dos ! J'ai un peu peur qu'une fois en haut ce soit embouteillé. Finalement je suis chanceux car le troupeau est passé devant moi et je me retrouve quasiment seul.
J'arrive enfin au sommet. Passer le col me fait penser au film « Le Seigneur des Anneaux ». Gandalf et toute sa clique franchissant les montagnes. La prochaine fois je demande à un hobbit de m'accompagner. 




On pointe l'arête du chemin et on découvre, au fur et à mesure que l'on arrive en haut, le sublime paysage qui apparaît devant nos yeux. C'est splendide. La pluie s'est arrêtée. Il y a un cairn avec de nombreuses pierres posées dessus. J'en profite un petit temps car je suis seul.

Je repars et je vais entamer « les marches du diable ». Sur la carte inspectée la veille, le chemin montrait ce passage avec un fort dénivelé. Avec ça on rajoute le nom de la passe, et on se dit qu'on va mourir bêtement dans une rando... Mais finalement rien de tout ça.
Je descends sagement. Le chemin est quand même bien humide car les pluies ont creusé des sillons où l'eau s'écoule. J'ai les pieds trempés. Il y a même un passage assez difficile où je dois sauter avec mon sac sur le dos à travers un torrent ! Ceci dit on peut voir les monts enneigés au loin.

Le reste du chemin est plutôt casse-gueule jusqu'à atteindre la route. Je croise plus tard l'allemand qui ne cause pas et par miracle il ne me cause toujours pas plus...
J'arrive assez tôt à Kinlochleven. Je regarde le premier camping mais il ne me convient pas. Je continue en ville, je bois un thé dans un grand pub et je retire un peu des tunes car l'hôtel m'a séché ! Je me dirige vers le deuxième camping qui est à la sortie de la ville, tout proche de la WHW.
Je décide de poser ma tente au MacDonald campsite. C'est très joli. Un hôtel et des bungalows font partis du site. Une fois installé je décide d'aller au bar. C'est une vaste pièce avec des tables sur les côtés ainsi que deux canapés qui entourent une cheminée au milieu de la salle. Elle n'est pas allumée car il est encore tôt. Environ 16 heures. Je prends un thé, écrit dans mon carnet et Vincent et Mélanie arrivent. On discute un peu comme à l'habitude. Janina arrive également. Je vais manger un bout et je reviens pour me prendre un whisky au bord du feu. Un peu déçu car la place est prise par des randonneurs. Vincent et Mélanie sont encore là, ils discutent un peu avec Janina et je me joins à la conversation. Deux allemands très gentils, croisés quelques fois sur le chemin, se joignent à nous également. On rigole, on blague sur ce trail. Je pense que c'est sans doute la dernière soirée que je les vois. Je sais que sur le chemin nous n'avons pas le même rythme et les mêmes horaires du coup je prends ces derniers moments comme un petit bonheur accompagné de nostalgie. Je pense également à Jennifer et Mike qui m'ont été d'un grand soutien pendant la marche. Ils m'ont demandé, tous les jours, comment j'allais et si ma cheville s'arrangeait. Pour finir je goûte des oreilles de cochon grillées. Plat Ecossais. Je vous laisse imaginer le goût !
Enfin je vais me glisser dans mon duvet. Je pense à ce point final demain. Je l'ai fait ce trail. Moi qui voulais abandonner plus d'une fois. Ca en valait la peine.


vendredi, décembre 11, 2015

West Highland Way - Jour 5

16 mai 2015
Tyndrum – Kingshouse 32km
« J'arrête ! »

La nuit a été rude ! Le vent voulait arracher ma tente mais elle ne s'est pas laisser faire. La pluie a continué pendant la nuit mais au petit matin ça a cessé. Je fais mon paquetage et je me mets en route.
Chaque matin mes jambes sont raides. Mes muscles ont du mal à démarrer mais au bout d'une demi heure ça repart. C'est une grosse marche aujourd'hui avec une étape à Inveroran. Cette première partie est jolie. On passe par Bridge of Orchy où je bois un thé et grignote du saucisson. On passe ensuite un col qui est vraiment beau. On descend ensuite sur un hôtel où il y a un tout petit bar. Inveroran Hôtel.

Je dépose mon sac dans un sorte de cagibi pour randonneur et je m’engouffre dans le pub. Une quinzaine de places, pas plus. Il est à peu près 11h et pas grand monde. Deux vieux en face de moi avec un chien. Il scrute la petite télé ou des chiffres défilent. Sans doute des courses ou des paris. Je bois mon coca, plein de monde arrive dont Janina. Je discute un peu avec elle et on décide de faire la seconde partie ensemble. On sait que c'est long et si on peut s'encourager !
Je sort prendre mon sac et me retrouve enfermé dans le cagibi à sac à dos ! Heureusement il y a des personnes dehors qui m'entendent. On rigole de mon sauvetage. Jennifer et Mike sont dehors et on discute un peu. Je sais que je les retrouverai plus tard sur le chemin. Janina me rejoint dehors, on engage la conversation ainsi que la route.
C'est plutôt sympa et sur le chemin on croise Vincent et Mélanie. On marche avec eux également. Chacun à son rythme et on ne veux pas retarder les autres. Dans l'après midi le ciel se couvre fortement. De gros nuages menaçant apparaissent à l'ouest, au sommet des collines. Il commence à tomber des petites goûtes. Vincent et Mélanie sont déjà partis devant nous. Janina est pas loin derrière moi. La pluie se fait forte. Première saucée ! Je commence à avoir mal au tendon droit. Deuxième saucée accompagnée de grêle. Mon visage est fouetté par la pluie et des petites billes de glace. J'ai pourtant une casquette. J'y penserai plus tard, mais des randonneurs sont partis en petit sweet, sans grand chose sur eux. Je commence à souffrir et le chemin se fait long. Je ne vois plus Janina derrière moi et Vincent et Mélanie sont déjà bien loin. La pluie m'a trempé déjà. Mon poncho est humide, ainsi que mon pantalon, chaussure, chaussette, caleçon... Troisième saucée ! Pluie drue et continue... Je suis désespéré... J'ai l'impression de ne pas voir le bout du chemin... La pluie commence à diminuer et j'aperçois enfin Glencoe Moutain. Petite station, pas loin de Kingshouse, où se trouve un camping.

En arrivant à Glencoe, j'aperçois Vincent et Mélanie avec Nicky, une américaine que l'on croise assez souvent sur la route. Petite, blonde, fluette et pas très causante. Ils se dirigent vers un bungalow. Un abri plus que bienvenu après cette terrible marche. J'apprendrai plus tard que Vincent et Mélanie ont été invité par Nicky car tout les bungalows sont loués. Je rentre à l'intérieur de la station. Ça ressemble à un gros chalet et il y a en fait des remontées mécaniques juste à côté. Je suis trempé !

 Épuisé !  Il pleut dehors et je ne peut pas poser la tente sur un sol détrempé. Je me pose 5 min et je prends un thé. Les deux jeunes qui tiennent le « bar » ne sont pas très sympa... Enfin je leur demande si un bungalow est libre. Ils me répondent que non. Je leur demande si des bus partent pour Glasgow et m'informe que ce sera le lendemain. Je suis au fond du gouffre... Il reste peut être la solution de l’hôtel à Kingshouse. Argh ! Mon budget en prend un coup ! J'hésite et je me dit qu'il reste que deux jours de rando. Tant pis j'y vais. Ils me réservent la dernière chambre de l'hôtel... J'ai le moral à zéro...

Je descends sur Kingshouse, encore deux kilomètres et demi. Kingshouse est joli. C'est un petit hôtel au milieu de nulle part entre les montagnes. C'est une vision agréable que de se retrouver dans un endroit pareil. Le moral commence à remonter un peu. Je monte dans ma chambre et je retrouve un second souffle. Il y a une salle spéciale dans l'hôtel pour faire sécher les vêtements et sac à dos. J'en profite pour y poser tout mon bardas.  Je prend un bon bain et je descend au restaurant. Je croise Jennifer et Mike qui dînent au restaurant et je leur passe des gants que Nicky m'avait confié pour leur rendre. Jennifer avait vu dans la journée Nicky sans gants  et voyant la pluie tomber lui avait prêté. Je me prends un bon whisky, un plat bien chaud et je me régale. C'est rempli de randonneurs que je croise sur la route. Je les vois rire et discuter et ça me fait chaud au cœur. Je monte enfin profiter de mon lit.

jeudi, décembre 10, 2015

West Highland Way - Jour 4

15 mai 2015
Inverarnan – Tyndrum 19km
« La légende de l'épée perdue. »

Réveil tôt. Je prends la route et sur le chemin j'aperçois la tente de Janina, et un peu plus loin celle de Vincent et Mélanie. Enfin, je ne sais pas dans quel ordre car ils ont les mêmes tentes. Ils ont trouvé de beaux endroits pour camper. 
Le chemin est agréable, il y a encore une partie où il y a des travaux, mais ce sont des passages très court. Je suis seul sur la route pendant un bon moment et c'est assez rare. J'en profite un peu jusqu’à que je m'aperçoive qu'il y a une personne qui me suit mais elle assez loin. Je marche assez rapidement mais elle semble me rattraper. La distance qui nous sépare se rétrécie. Pendant un bon moment j'ai un doute sur la personne qui me suit. Je pense que j'ai Janina. Du coup je sort ma petite longue vue de poche et je m'aperçoit que c'est un vieux.


Il marche assez vite car finalement je le croiserai au carrefour de la WHW et la bifurcation pour Crianlarich. Je descend à la gare de Crianlarich pour me prendre un thé et un roll au bacon. La taverne est au milieu de la station, sur le quai. C'est spéciale comme ambiance. J'aime ce lieu. Je suis le seul à l'exception d'un couple qui part rapidement.
Je sort et soigne mes ampoules. Petit massage et baume à la cheville. Je remonte la pente et reprend le chemin. C'est de la forêt en partie. Très agréable.
Un peu plus tard je me pose sur un banc où deux trois maisons sont regroupées. Un vieux cimetière avec une dizaine de pierres tombales jouxte le hameau. Un anglais me fait signe et nous discutons. C'est Howard. Il a fait il y a 16 ans la WHW. Il me donne quelques conseils tout en fumant une cigarette. Il me dit également qu'il a fait le GR20 et d'autres randonnées. Je suis impressionné.

Je me lance sur la fin du chemin. Il ne m'en reste pas beaucoup mais j'ai mal au talon droit. Je me demande vraiment ce que j'ai pu me faire à ce pied. Il se met à pleuvoir légèrement mais en continue.

Le paysage est beau mais je n'ai pas le temps de l'apprécier. Je passe à côté du Loch of the legend of the lost sword. Il y a un banc avec une épée gravée dessus. J'aurais aimé me poser et contempler ce petit lac tout en pensant à cette légende mais la pluie m'en empêche. Je ne peux même pas prendre de photo. Je rechercherai plus tard cette légende mais en attendant je m'en invente une.

J'arrive à Tyndrum sous la pluie. Je décide d'aller me prendre un thé et un bon cake au fruit. Je suis arrivé tôt en ville et je suis épuisé. J'ai encore du temps devant moi. En sortant je croise les 3 français à qui je parle de ma cheville et évoque l'intention d'arrêter la rando. Mais ils me motivent un peu plus. Je passe par l'office du tourisme et demande quelques renseignements, où camper tranquille. La dame est très gentille et m'explique que c'est un peu plus loin sur la WHW. J'aperçois quelques articles à vendre. Principalement des choses écossaises :Kilt, bâton de marche, porte clés... Je ne me laisse pas tenter.
Je me dirige vers le lieux de campement. Il y a pas mal de magasins pour se ravitailler, deux trois restaurants également sur Tyndrum. Le chemin passe par la ville et sort un peu plus loin. J'arrive à hauteur d'un randonneur. Il est chargé comme une mule et marche à deux à l'heure. Je discute un peu avec lui mais il n'est pas très enjoué. Finalement je le laisse continuer la route et j’interpelle deux rangers qui se garent en voiture. Je leur demande où camper tranquillement. Ils me montrent le chemin et il commence à pleuvoir. J'arrive au campement mais je me dis qu'il pleut et que ça va être compliqué pour sécher et me reposer tranquillement. Je redescends sur Tyndrum au camping.
Je choisis le premier camping que j'avais croisé sur le chemin. J'y retrouve Vincent et Mélanie. Il pleut encore, il y a quelques rafales de vent. La pluie est continue. Douche, séchage, manger, dodo... 

mercredi, décembre 09, 2015

West Highland Way - Jour 3

14 mai 2015
Rowardennan – Inverarnan 22km
« Rob Roy. »

Petit matin, debout, petit déjeuner à l'anglaise. Saucisse, œuf, haggies, haricots... Miam !
Mes jambes sont raides mais une fois reparti ça va mieux. Ma cheville droite me fait mal mais jamais au début de la journée.
Je marche tranquillement. J'aperçois le long du chemin deux trois places pour camper. Des cercles de pierres pour un feu.
Cette journée le chemin longe le lac. Il y a deux tracés parallèles. Un qui est vraiment au bord de l'eau et un autre plus haut. En discutant avec 3 français, ils m'indiquent que le chemin du haut est plus praticable. Celui du bas peut paraître plus facile mais au final c'est de gros rochers pas évident.

Sur le chemin du bas il y a une petite grotte ou se serait caché Rob Roy lors de sa fuite. Un petit passage venant du chemin du haut bifurque sur la cave mais je ne voulait pas la voir. Finalement j’emprunte le chemin du haut et c'est mieux ! 

Le long du chemin je souffre un peu de ma cheville et un des trois randonneurs français me prête un baume pour les douleurs. Je revis ! Je me masse un peu le pied par la même occasion.

Un peu plus loin je m'arrête à Inversnaid Hotel. Juste avant l’hôtel, une magnifique cascade. Je prend un thé et grignote un peu. Je m'assoie à une table dehors où une randonneuse solitaire s'apprête à partir. Je discute un peu avec elle et s'en va. Janina, c'est son prénom. J'ai eu du mal au début à comprendre son prénom. Elle est canadienne. Je crois qu'il y a beaucoup de nationalités sur ce trail. Je discute ensuite avec un couple d'américains très gentils. Je les croiserai encore les jours suivants.
Je repars sur le chemin. C'est très agréable et le soleil est au rendez vous. Je longe le lac encore et j'arrive à une baie où l'on voit le lac. C'est très large et je me pose quelques minutes au soleil. C'est reposant..

Je quitte le lac pour des collines aux couleurs magnifiques. C'est vraiment très beau.
J'arrive enfin à Beinglas farm. C'est un camping avec une terrasse où de nombreux randonneurs s'arrêtent. Le soleil y est pour quelque chose. Vincent et Mélanie boivent un verre. Je me pose avec eux et partage saucisson et pain. Janina est là aussi et discute avec deux américains assez jeunes qui ont décidés de faire la WHW en 2 ou 3 jours ! Ils marchent beaucoup par jour mais ils semblent épuisés. L'un d'eux s'est tordu la cheville apparemment mais il continue quand même. Il se bourre d'anti douleur... Il y a d'ailleurs des TrekRunner. Des personnes qui courent sur le chemin !C'est assez incroyable.
Janina décide d'aller camper un peu plus loin et Vincent et Mélanie également. Je n'ai plus la force car je souffre de ma cheville. Sachant que je ne sais pas si je trouverai une place où camper. C'est une des difficultés si l'on décide de ne pas payer le camping. Il faut trouver où planter la tente. Quand on ne connaît pas le chemin on ne se rend pas compte, même en regardant la carte. Il y a pas mal de champ près des villages mais c'est privé. Finalement je décide de rester au camping.
Il y a  un restaurant, mais je préfère cuisiner dans leur cuisine ouverte. J'en profite également pour acheter un baume pour la cheville et faire le plein de snickers dans leur petite superette où se trouvent pas mal de choses.
Enfin je me glisse sous la tente. Je m'endors sagement.

lundi, décembre 07, 2015

West Highland Way - Jour 2

13 mai 2015
Drymen – Rowardennan 23km
« Rise and shine ! »

Il est six heures du matin. Le soleil est là et coupe les pins de ses rayons d'aurore. Je reste un peu sous la tente mais je me lève assez rapidement. C'est très agréable ce petit matin avec ce soleil. Je déjeune, refait mon sac et reprends la route.
Je suis en forme et motivé malgré mes douleurs aux pieds. Le chemin monte un peu mais c'est joli. Je passe par, je pense, un coin ou planter la tente légalement. En effet, j'ai campé la veille à la limite de la zone de restriction du Loch Lomond. Une zone où il formellement interdit de camper sauvagement sous peine d'une grosse amende. D'ailleurs les rangers sont passés en voiture hier près de la tente. Ils doivent savoir où les campeurs s'installent.
Je continue. Le ciel est plutôt clair avec de petits nuages clairsemés. La vue se dégage une fois sorti de la forêt. Je croise une marcheuse qui promène ses chiens. Finalement ça doit être le coin pour promener son toutou. J'arrive enfin à une barrière. Des panneaux m'indique qu'il y a des moutons et que je dois faire attention à bien fermer la barrière. Avant d'entreprendre cette petite montée vers Conic Hill, je me pose 5 minutes. Je grignote un snickers et vient alors un rouge-gorge. Il est à 50cm de moi. Pas farouche mais prudent. Je tente de retirer quelques cacahuètes de mon snickers pour le partager mais il ne viendra pas goûter ces bonnes barres chocolatées. Il y a énormément d'oiseaux sur la WHW. C'est très agréable.

Je passe les barrières et m'engage dans les collines. Les moutons sont à 10 mètres et j'ai un peu peur qu'ils me foncent dessus. Ils me regardent m'avancer avec prudence et j'essaye de faire un petit détour pour ne pas les froisser. Les petits sont à coté de leurs parents et j'imagine un coup de corne si je m'approche trop ! Finalement tout se passe bien et je continue ma marche dans ces collines encadrées de murets en vieille pierre.



Un peu plus loin de grands travaux barres un peu la route. De grandes saignées éventres le sol et des engins énormes creusent la terre. Je passe au plus vite ces travaux et arrive à la montée de Conic hill. C'est de toute beauté. Les premières vues du Loch Lomond sont magnifiques. J'arrive au sommet de Conic Hill. Enfin pas tout à fait. Il y a un petit détour pour arriver en haut mais je ne le fais pas. Un randonneur attend au pied de la montée pendant que deux de ses compagnons redescendent du point de vue. Je suis un peu fatigué et l'envie d'arriver à Balmaha pour y prendre un thé me fait avancer.
J'entame la descente et j'arrive à Balmaha. Il est pas loin de midi. Je me pose près du Oak Tree inn et je grignote des fruits secs tout en inspectant ma carte. Il y a une supérette d'où les deux randonneurs croisés la veille sortent. Je les entends parler français et j'engage la conversation. Ils m'indiquent qu'ils vont dormir à l'auberge de jeunesse. Çà me traverse l'esprit mais je me dis que le camping sauvage sera mieux.

Avant de partir je prends un thé au Oak Tree inn. La déco est impressionnante. On est 80 ans en arrière. L'ambiance est agréable.
Je repars et passe par une butte et je redescends sur la plage du lac. Je m'arrête au bord, contemple la beauté du lac. Je sors du pain et saucisson et je m'aperçois qu'il y a une aile de mouette à côté de moi. Je me dis qu'à chaque endroit où je déjeune, il y a des animaux morts...

Je remballe et longe le lac. Je suis très joyeux. Je suis sur la zone de restriction et il y a le centre des rangers. Je discute avec eux et je me rends compte que je ne suis pas là où j'imaginais sur la carte ! J'ai encore quelques bornes à faire.
Le reste du chemin jusque Balmaha est assez pénible. J'ai une douleur assez vive au talon droit. Comme une foulure. Je pense à une grosse ampoule. J'arrive à l'auberge de jeunesse et je tombe sur les deux français qui font la queue à l'accueil. Ils prennent une place dans l'auberge. Je n'ai plus la force de continuer pour trouver une place où camper et mon pied me fait souffrir. Je décide donc de prendre un lit aussi avec petit déjeuner le matin. Je crois que j'ai pris la dernière place de l'auberge. Ouf ! Si je me décide de revenir sur la WHW, je n'hésiterais pas à réserver à cette auberge dès le matin.
Ah une douche ! Quel bonheur la douche ! Ça je ne peux pas l'oublier !
Le salon de l'auberge est vraiment jolie. Il y a de grandes vitres qui donnent sur le lac. Le soleil se couche et c'est un moment très agréable. De grands sofas moelleux sont à disposition ainsi que des couvertures. On y dormirait presque.
Je discute plus longuement avec Vincent et Mélanie. Ils viennent d'Orléans. C'est un grand amateur de photo et ça me plaît car j'aime la photo.
Je me pose enfin sur une table pour écrire dans mon carnet.
Je remonte dans ma chambre de 8 lits. Il doit être 21 heures mais les randonneurs sont déjà couchés. C'est un dortoir donc pet et ronflement de rigueur ! Je pense que j'ai participé à cette fanfare.

vendredi, décembre 04, 2015

West Highland Way - Jour 1

L'Ecosse, la West Highland Way. Une grande randonnée de 151 km. L'une des plus connues en Ecosse. Si je me souviens bien, je pense à l'Ecosse un an avant. Une randonnée en solitaire pour être proche de la nature. C'est ce que j'imaginais à ce moment là.

Quelques fois j'ai marché dans les Pyrénées, trois ou quatre jours, avec mon père et des amis. Je me souviens de ces montagnes et ces grands espaces, avec très peu de personnes sur le chemin. Je me suis imaginé la WHW un peu plus peuplée mais je pensais conserver un semblant de solitude dans la marche. Finalement je me suis trompé et je n'étais pas seul sur le chemin. Ce fût une marche faite de rencontre et c'est un de mes meilleurs souvenirs.



12 mai 2015
Milngavie - Drymen 19 km
« Sous le hululement du hibou »

Le temps est gris pour le départ mais sans pluie. La veille je suis arrivé à Glasgow avec un joli soleil. J'espère les jours suivant plus cléments. Je suis dans le train en route pour le point de départ Milngavie (prononcé Mingaye) et après 20 min de trajet je descends et je retrouve le centre-ville. Tout est clairement indiqué. On ne peut pas se tromper.

Je rentre chez Iron Chef pour me procurer une cartouche de gaz. La vendeuse est très aimable. C'est un peu ce que sont les Écossais. Très agréables, très aimables et amicaux. Elle me glisse, avant que je quitte la boutique, une pub pour le "transport" de bagages sur la WHW. Je trouve ça décalé sur le coup, car je suis venu randonner. Ça comprend le sac et tout ce qui va avec. Plus tard, sur le chemin,  je repenserais à ce "transport" de bagage. Je porte 17 kilos environ, avec l'eau, et de temps en temps on aimerait ne rien porter.
Je sors, j'achète du pain et je le fourre dans mon sac. Je cherche le départ de la route 5 min. Je me rends compte que là où j'avais mis mon pain dans mon sac c'était le départ ! Un grand écriteau avec "West Highland Way" ouvre le chemin. Si je commence à me perdre alors que je ne suis pas parti, ça démarre bien !
Le départ est joli. Des bois avec un tapis de jacinthes pendant 2 km. Je croise des promeneurs avec leur chien (on reste encore près de la ville.) Je croise un peu plus tard, à un petit mémorial en pierres, 4 dames. Je les salue. Sur le chemin je remplis ma gourde dans des sources claires. J'y ajoute un micropur de peur de me chopper un truc pas agréable en voyage,un truc qui te fait t'arrêter et courir derrière un buisson. J'ai un camelbak de 2 litres mais je remplis ma gourde qui fait à peine 450ml. J'ai peur d'être trop chargé avec 2 kilo en plus. Je m'arrête souvent pour remplir ma gourde... Je changerai plus tard et j'utiliserai mon camelbak.
Le chemin est plutôt plat pour le début. Quelques montées ici et là mais rien de bien méchant. Le chemin est ponctué de barrières pour éviter que les moutons se barrent. A l'une d'elle je recroise les 4 dames que j'avais rencontré avant.
Vers midi je m'arrête grignoter un morceau de pain et du saucisson. Une pluie fine m'accompagne pour le déjeuner. Je suis derrière un talus qui longe la route. Les marcheurs passent mais ne me voient pas. Il y a de plus en plus de marcheurs. Là où j'ai décidé de m'arrêter, je tombe sur une tête d'oiseau. La chair est encore accrochée dessus mais par petits bouts. J'hésite à la prendre pour la nettoyer. Pourquoi ? Je ne sais pas trop... Finalement je la laisse sur place et je reprends le chemin.



La pluie fine continue. J'arrive à un pub/snack bar pour les randonneurs. Dumgoyne. J'hésite un peu, car il pleut et un thé et une pause me ferait du bien. Après 2 minutes de réflexion je repars car si je commence à m'arrêter partout, je ne finirai jamais.
Le soleil apparaît ! Mais disparaît quelques minutes plus tard pour laisser place à une pluie qui me force à m'arrêter sous un arbuste. C'est ça le temps Écossais. Soleil et pluie qui disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus.
Je repars et m'arrête de temps en temps pour l'eau. C'est finalement assez pénible car je bois beaucoup. Je ne veux pas être déshydraté - ce qui m'est arrivé une fois dans les Pyrénées. Je décide de remplir mon camelbak mais à un lieu sûr, pas dans une source. Plus loin il y a un point d'eau indiqué sur la carte. Arriver au lieu je ne trouve rien. C'est quatre cinq maisons qui longent une route. Le lieu est charmant mais rien pour remplir. Une dame rentre chez elle et je lui demande si elle sait où se trouve le coin pour remplir ma gourde. Elle me propose gentiment de  la remplir. Je lui donne ma petite gourde pour ne pas la déranger avec mon camelbak.
Le chemin commence à être long car c'est un passage sur du bitume. Mes pieds commencent à me dire que ça ne va pas. Les ampoules apparaissent et le dur de la route n'arrange pas les choses. Je m'arrête plus souvent. Je regarde ma carte pour voir où se trouve l'endroit où je compte camper. Il me faut de l'eau si je veux pouvoir être tranquille et cuisiner mais il faut que je fasse un petit détour sur Drymen.
En allant sur Drymen je croise un couple de randonneurs et une randonneuse solitaire. Plus tard je les recroiserai et on fera connaissance. Arrivé à Drymen je m'arrête à un pub. L'endroit est cosy. Une dizaine de places, le plafond est bas, c'est chaleureux, typique. Je prends un thé au comptoir et les 4 dames arrivent. On discute quelques minutes et je leur explique que je campe plus loin. Elles restent à Drymen et ne vont que jusqu'à Balmaha. C'est une randonnée de deux jours. "Have a nice walk" sont mes derniers mots pour ces dames. Je crois que c'est ça la WHW. Des rencontres et des discutions brèves, cordiales, amicales. Je remplis mon camelbak et je pars pour le campement.
J'ai 3 kilomètres à faire avant le campement mais c'est dur ! Les douleurs du premier jour de randonnée apparaissent ! Les ampoules arrivent ! Je ne trouve pas le campement et je décide de m'arrêter avant. Un petit lieu pas loin du chemin, sous des immenses pins ce qui me protégera légèrement du vent qui souffle fort ! Je pose ma tente, mange, visite un peu le coin. Après tout ça je me rentre dans ma tente. Il est assez tôt (19h30) et je m'ennuie légèrement. Je n'ai pas la force d'écrire ou de lire. Je m'écoute un podcast mais le temps est un peu long. D'un coup, quelque chose frôle ma tente. C'est très vif! Il y a un reniflement. Mon cœur s'emballe et je me demande ce que c'est. Un aboiement. Ouf! C’est un chien. Je sors la tête de la tente et j'aperçois le maître sur le chemin.
Je m'endors et passe la première nuit. J'ai un peu froid et c'est une nuit en pointillés. D'ailleurs il ne fait pas vraiment nuit. Je m'attendais à une nuit noire mais on y voit clair sous la tente. Comme si un lampadaire était à proximité. Durant la nuit j'entends un hibou. D'abord un peu loin puis je l’entends se rapprocher. C'est un des moments que j'apprécie. Il doit être posé sur une branche au dessus de ma tente, il est tellement proche. Je ne sais pas de quelle espèce de hibou il s'agit. Il y en 3 espèce en Ecosse. Finalement je me rendors jusqu'au petit matin.